Que s'est-il passé dans l'IA durant l'été 2025? GPT-5 partout, Voxtral arrive, l’AI Act s’impose

Durant l'été, les géants de la tech ont occupé la Une à plusieurs reprises. Au MIC, nous avons observé 5 tendances qui suscitent la rélfexion:

1/ Une course technologique effrenée entre les géants de l’IA:

• GPT-5 (OpenAI) est déployé dans ChatGPT — même en version gratuite.

OpenAi qui totalise désormais le chiffre astronomique de 700 millions d'utilisateurs hebdomadaire a dévoilé le très attendu GPT 5.

Malgré quelques ratés au lancement, on retiendra les points clés: modèle unifié (plus de choix de modèle), fiabilité en hausse (moins d’hallucinations), raisonnement expert, mode vocal en temps réel, mode “Agents” et intégrations Gmail/Agenda.

• GPT-5 est disponible dans Microsoft Copilot.

  Disponible immédiatement pour les détenteurs de licence Microsoft 365 Copilot.

  Copilot Search en disponibilité générale Un moteur de recherche unifié et intelligent, accessible depuis l’app Copilot (desktop, web, mobile). Connecté à plus de 150 sources (Outlook, OneDrive, SharePoint, Jira, Salesforce, etc.), il brise les silos d’information.

  Copilot Memory Copilot se souvient désormais de vos préférences, style et thèmes récurrents. Vous gardez le contrôle : possibilité de voir, modifier ou supprimer vos “mémoires” à tout moment

  Pour les administrateurs IT, Nouveau rapport d’usage des agents Disponible dans l’Admin Center : visibilité complète sur l’utilisation des agents (par utilisateur, type, éditeur, licence).

• Mistral a lancé Voxtral, son IA vocale “open source”.

Ce modèle, mis gratuitement à disposition de la communauté, est spécialisé dans la reconnaissance vocale multilingue et la transcription automatique. Voxtral peut ainsi transcrire en texte jusqu’à 30 minutes de discours en direct ou depuis un fichier audio, et ce dans de nombreuses langues (anglais, français, arabe, hindi, etc.) détectées automatiquement. Il est aussi capable de résumer un long enregistrement et même de répondre oralement à des questions posées à la voix. Mistral promet d’ici peu d’y ajouter la distinction des intervenants (diarisation) ainsi que l’identification de certaines caractéristiques des voix (âge, genre, émotions…). L’enjeu ? Offrir une alternative ouverte aux solutions propriétaires comme Whisper d’OpenAI. Voxtral vise par exemple à améliorer les serveurs vocaux clients des entreprises ou les assistants virtuels dans les voitures.

En clair : un outil européen qui transcrit et comprend des conversations (multi-langues), peut résumer une réunion ou répondre à des questions sur un enregistrement — avec un coût API très bas et la possibilité de l’utiliser en cloud ou en local.

ayant pour conséquence;

2/ Des vagues de licenciement imputées à l’IA dans la tech et les cabinets de conseil.

3/ Une baisse de fiabilité:

NewsGuard a mis en garde contre une baisse de fiabilité des IA génératives face aux infox. Sur 100 questions testées (portant sur des sujets d’actualité propices aux rumeurs), les chatbots ont fourni en moyenne 35 % de réponses contenant de fausses informations, soit presque deux fois plus qu’en 2024. En cause : l’intégration de la recherche web en direct, qui amène les IA à puiser dans des pages internet parfois peu fiables au lieu de simplement avouer leur ignorance. Tous les modèles ne sont pas égaux devant ce défi : Claude (Anthropic) s’en sort le mieux avec seulement 10 % de réponses erronées, grâce à une surveillance plus stricte des sources. Gemini (Google) suit avec ~16 % d’erreur. En revanche, d’autres accusent une nette dégradation : le chatbot Perplexity a fourni des réponses fausses dans 46,7 % des cas, alors qu’il avait réussi un sans-faute lors du même test un an plus tôt. Source : https://www.newsguardtech.com/fr/special-reports/audit-chatbots-fausses-affirmations-double/

Ce paradoxe (plus de puissance mais aussi plus de risques de désinformation) rappelle que la course à l’IA doit s’accompagner d’efforts en matière de vérification des sources. Pour les PME qui commencent à utiliser ces outils, il est crucial de rester vigilants quant aux résultats produits et, si possible, de privilégier les systèmes offrant des références ou des garanties de fiabilité.

4/ Démocratisation de l’IA: L’IA générative se diffuse partout :

D’Adobe Photoshop qui intègre des outils créatifs dopés à l’IA, à Apple qui branche Siri sur ChatGPT, on assiste aussi à des levées de fonds records pour des startups Cohere et Antropic.

5/ La montée en puissance de l’AI Act et le sujet des droits d'auteur à l'ère de l'IA

Les obligations “GPAI” démarrent… pour les fournisseurs de modèles : toute IA “généraliste” mise sur le marché après le 02/08/2025 doit respecter transparence, copyright, doc technique, etc. Les modèles déjà sur le marché avant cette date ont jusqu’au 02/08/2027 pour se mettre en conformité. La plupart des grands acteurs ont déjà signé cet accord. Source: https://digital-strategy.ec.europa.eu/fr/policies/contents-code-gpai?utm_source=chatgpt.com

Les mois de juillet-août ont vu se préciser le cadre autour de l’entraînement des IA génératives sur des œuvres protégées. Aux États-Unis, des décisions de justice contrastées ont été rendues fin juin : dans un cas, un juge a estimé que l’utilisation de livres existants pour entraîner l’IA Claude (d’Anthropic) relevait du fair use (usage équitable) car le résultat est très transformatif, tant que les données d’origine ont été acquises légalement. En revanche, lorsque des données piratées sont employées (7 millions de livres obtenus illicitement via des sites pirates dans ce même cas), le tribunal a jugé qu’il y avait atteinte aux droits d’auteur. Autrement dit, la légalité de la source des données devient un critère clé : entraîner une IA sur des contenus libres de droit ou licenciés pourrait être toléré, alors que le recours à des corpus illégaux expose à des sanctions. En Europe, la régulation continue d’avancer elle aussi.

La Commission européenne a clôturé le 18 juillet une consultation publique visant à préciser la classification et les obligations des systèmes d’IA « à haut risque » dans le futur Règlement AI Act. Cette consultation, lancée en juin, a sollicité industriels, chercheurs, utilisateurs et citoyens pour identifier concrètement les usages sensibles de l’IA générative et comment mieux protéger le public tout en favorisant l’innovation.

Entre les tribunaux qui tranchent et les autorités qui légifèrent, un cadre d’éthique et de gouvernance de l’IA se dessine progressivement, ce qui donnera plus de visibilité (et de responsabilités) aux PME adoptant ces technologies.